Date de parution : 06/03/2025

Résumé : « Il ne s'agit donc pas de former des citoyens capables de prendre en charge la société actuelle, telle que nous la percevons, de remédier à ses maux, de réparer ses fêlures, mais de penser à la société future que nous souhaitons à nos enfants et de les préparer à ses transformations inéluctables. L'Éducation s'oppose en cela aux conservatismes de tout poil qui spéculent sur son immobilisme et se refusent aux paradigmes du changement. Elle ne peut pas non plus s'enliser dans une nostalgie qui fantasme l'Ecole comme la société telles qu'elles étaient supposées être il y a trente ou quarante ans. C'est peut-être dans le domaine de l'éducation à la citoyenneté que peuvent se faire les ruptures pédagogiques les plus avancées car les objectifs à long terme ne peuvent être éventuellement atteints que si l'enseignant se préoccupe de son présent. On ne peut viser à le rendre autonome que par l'exercice de cette autonomie. Comment peut-on s'imaginer aider à se former des esprits critiques sans que les élèves ne s'y exercent, avec toutes les imperfections inhérentes à ce type d'apprentissage ? Comme nous avons essayé de le montrer, les enseignants des autres matières peuvent intervenir tout autant, quotidiennement, pour peu que la communauté éducative rompe avec l'idée qu'il existe des savoirs citoyens qui doivent être dispensés par un spécialiste. La citoyenneté se bâtit aussi en construisant de manière coopérative des savoirs avec et contre les autres. Confronter sa pensée avec celle d'autrui, se heurter aux représentations des autres, croiser son point de vue avec celui de l'autre, tout cela peut et devrait se réaliser en mathématiques, en sciences, en langue et, bien sûr, en histoire et géographie. Faire en sorte que les élèves deviennent citoyens dans le savoir, selon la formule du GFEN. »