Librairie Une Autre Page - Croissy sur Seine

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Membrane du veau

Membrane du veau

Editeur(s) UNES
Date de parution : 20/02/2026

Résumé : La membrane du veau est l’enveloppe fœtale qui entoure l’animal à sa naissance, et qu’il doit percer pour naître. Allégorie magnifique pour un premier livre, qui retrace la chronique d’une adolescence incertaine, d’une enfance comme un conte nocturne scandinave, plein de nuit, de glace et d’oiseaux qui cognent aux carreaux. Nous sommes dans un univers rural, avec ses animaux, ses watergangs, ses odeurs de kermesse, son atmosphère religieuse, et le cercueil du frère.C’est un livre imprégné de la mélancolie de l’enfance, d’une jeune fille qui voudrait rêver près de quelqu’un, un livre où les êtres « flottent entre fuir et désir d’être vus ». Livre d’une jeune fille qui n’est pas sûre d’être une fille, qui voudrait, en écartant « suffisamment les bras », faire sortir la fille d’elle-même. Un livre pour se rassembler. On est frappé par la douceur qui émane de ces poèmes de l’incertitude qui se présentent comme de longues phrases de proses qui ne vont à la ligne que pour devenir un poème, pour s’inventer poèmes. Rijneveld joue des images avec une profusion saisissante, comme si le livre était tout entier dans la vélocité du regard d’une enfant qui voudrait tout voir, tout embrasser, et qui ressent ce qu’elle ne voit pas. Il en résulte que ce qui est mouvant, incertain, complexe, fuyant, outré, c’est le monde et pas soi. Souvent la douleur affleure dans la brutalité d’une image. Le temps de s’en remettre, le texte est déjà plus loin, grâce à cette capacité de transgression de l’espace par les images, une aisance à se projeter plus loin grâce à la fulgurance des images.Membrane du veau est mû par le désir d’atteindre l’autre rive, « là où le monde était censé commencer pour de bon ». Et cette traversée passe par une forme de sensualité dans l’évocation amoureuse, le premier baiser, les corps étendus dans l’herbe, plus tard la tendresse d’une tête qui repose sur une cuisse, d’une mèche de cheveux replacée derrière l’oreille par des mains aimantes, que vient aussitôt contraster la dureté d’être une fille, d’avoir un corps de fille « aussi fragile qu’un spaghetti cru », d’être désirée comme une fille. Car la traversée vers l’autre rive réside dans cette question du corps bloqué dans l’enfance, et comment grandir tout en gardant « l’enfant en soi » ? C’est que l’on conserve les enfants pendant 18 ans dans l’utérus familial avant de les expulser. Rijneveld écrit ses poèmes pour s’extraire de cette membrane, souffle des bulles de savon où se reflète son visage et quand elles éclatent, songe à toutes ces versions de son existence, et « pas une seule pour perdurer ».C’est un livre de mue où « la peau tombe tel un costume dominical », écrit au féminin par celle qui s’appelait encore Marieke, avant de devenir Lucas – le nom que ses parents lui auraient donné si elle était née garçon – par la grâce d’un dernier poème poignant de beauté, où tout semble enfin réuni, souffle coupé, le temps d’une danse avec une fille un soir de nouvel an, une cigarette entre les lèvres. C’est la force de la poésie de nous faire croire un instant que les choses peuvent être aussi simples, aussi belles, aussi réconciliées.
Sur commande
17.00 €

Fiche technique
Ean : 9782877043090
Rayon(s) :
Pages : 72
Poids : 1 g
Hauteur : 210 cm
Largeur : 150 cm
Epaisseur : 1 cm